La flûte phantastique

le 10 décembre 2017, Hôtel de Soubise (Paris)

Concert : Clavecin en partage

Hôtel de Soubise
Archives nationales 60 rue des Francs Bourgeois
75003 Paris

Dimanche 10 décembre 2017 à 12h30

Entrée libre

Attention, nombre de places limité, pas de réservation possible.

Par Aline Zylberajch, clavecin et Clément Gester, flûte à bec

 

Le terme de « stylus phantasticus » se réfère à une pratique de composition tout d’abord italienne. « C’est la forme de composition la plus libre et la moins contrainte, qui n’est liée à aucun texte, à aucun sujet mélodique. Il a été institué pour faire preuve de génie et enseigner les formes harmoniques cachées, ainsi que d’ingénieuses compositions de phrases et de fugues. » (Athanasius Kircher, Musurgia universalis, Rome, 1650). Ce style, radicalement nouveau et attestant d’une non moins nouvelle conception de l’harmonie et de son rôle, se diffuse au XVIIe siècle et s’étend à partir de la musique de clavier de manière plus ou moins marquée à l’ensemble de la musique instrumentale, en Italie, puis en Allemagne.

La flûte à bec ou « flauto italiano », ainsi que qu’on la nomme en Italie, y connaît très tôt la gloire : les premiers facteurs de flûtes à bec renommés, tous italiens, exportent leur production à travers l’Europe ; et c’est à Venise que La Fontegara, premier traité exclusivement dédié à cet instrument, est publié en 1535. Contrairement à sa consœur la « flûte allemande » – c’est-à-dire traversière –, elle y restera très longtemps la flûte de prédilection, bien après avoir été délaissée en France et en Allemagne au profit de sa concurrente.

Ce programme se propose donc d’explorer l’effervescence du « style fantastique » à travers le prisme de la virtuosité et l’expressivité de la « flûte italienne » : ces sonates, fantaisies, variations mélodiques, basses obstinées, madrigaux diminués sont autant de facettes qu’arbore le répertoire instrumental de la péninsule, au détour desquelles se dévoile une musique où « toutes sortes de progressions par ailleurs inaccoutumées, d’ornements cachés, de tours et de colorations ingénieux sont amenés sans souci d’observer la mesure ou la tonalité […] ici rapide et là hésitant, tantôt à une voix, tantôt à plusieurs et de temps à autre en retard sur la battue, sans mesure du son, mais non sans se montrer tout entier résolu à plaire, à surprendre et à étonner. » (Johann Mattheson, Der vollkommene Capellmeister, traduction Gilles Cantagrel)

Giovanni Battista Riccio (15.. – 16..)
La Grilleta

Giovanni Battista Bovicelli (1550 – 1594)
Angelus ad pastores ait d’après Ancor che col partire de Cipriano De Rore

Girolamo Frescobaldi (1583 – 1643)
Canzona per canto solo

Jacob van Eyck (1590 – 1657)
Variations sur Amarilli mia bella

Tarquinio Merula (1595 – 1665)
Toccata del secondo tono

Girolamo Frescobaldi
Toccata per spinettina e violino

Giovanni Battista Fontana (1571 – 1630)
Sonata prima

Girolamo Frescobaldi
Partite sopra l’aria della Romanesca

Giovanni Antonio Pandolfi Mealli (1630 – 1670)
Sonata « La Bernabea »

Samuel Scheidt (1587 – 1654)
Bergamasca

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