Sotheby’s Londres a mis en vente le 30 novembre 2006 un précieux manuscrit contenant des œuvres de Froberger. Dans l’article dont nous indiquons le lien, Bob Van Asperen publie pour le « Journal of Seventeenth-Century Music » une étude détaillée de ce manuscrit.
Résumé.
- Sotheby’s n’a pas donné d’indication sur l’origine du manuscrit dans la brochure qui lui a été consacré (Maguire) comme dans la présentation officielle de Stuttgart. Le nom de l’acheteur londonien n’a pas été communiqué.
- Ce manuscrit totalement inconnu auparavant, contient 20 pièces de Froberger :
6 Fantaisies, 6 Caprices, 5 Suites, 2 Méditations, 2 Tombeaux. 15 d’entre elles sont inconnues. Il semble que ce petit volume ait été préservé en raison de sa superbe reliure en cuir rouge et or aux armes de la cour des Habsbourg, comme les volumes viennois déjà connus. - L’écriture manuscrite est la même que celle des manuscrits de Vienne. Cela semble renforcer la thèse que l’ensemble de ces copies sont autographes.
- Le volume semble avoir été copié vers la fin de la vie de Froberger (pas avant 1662) et présente une influence française caractéristique : Citation d’un thème de L. Couperin, extrait d’un prélude non mesuré ; Thème repris par F. Roberday qui revendiquait ses emprunts à Froberger.
- Le manuscrit contient la seule version autographe d’œuvres majeures comme la « Méditation sur ma mort future » et la « Lamentation sur la mort de Ferdinand III ».
De nouvelles œuvres de ce type y figurent : « Méditation faite à Madrid sur la mort de Sybille de Wurtemberg », « Tombeau sur la mort de Léopold de Wurtemberg, Prince de Montbéliard ». Ces dernières pièces montrent une importante influence des préludes non mesurés de L. Couperin (Citations et style plus libre). - On peut penser que ce volume de petite taille (8,5 x 24 cm) était la copie personnelle de Froberger, facile à emporter pendant ses voyages et à prêter pour en faire des copies. Lors de la présentation à Stuttgart, il a été signalé qu’une plaque gravée sur le cercueil de la duchesse de Wurtemberg, la représentait jouant de l’orgue et du clavicorde : sur le pupitre de l’orgue on peut voir un petit manuscrit de format semblable à celui qui vient d’être retrouvé…
- La découverte de ce manuscrit apporte de nouveaux éléments concernant sur la biographie de Froberger, particulièrement sur son séjour à Paris et à Madrid et sur l’antériorité de ses liens avec Sybille de Wurtemberg.
- La proximité du texte musical avec celui des dernières sources (non-autographes) découvertes (Bulyowsky et Sing-akademie/Kiev) certifie la qualité de ce volume. Il reste à souhaiter qu’il soit publié récemment à l’instar des deux précédentes sources citées !
Si vous ne lisez pas entièrement le texte long et détaillé de Bob Van Asperen, cliquez sur les liens Maguire qui montrent des facsimilés du manuscrit et sur les liens Exemple particulièrement intéressants.
D. Ferran
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